La saison touristique bat son plein : tout le monde, ou presque, est en vacances.
Agence de voyages pour les traditionnels, internet pour les plus speedy, nousavons les yeux rivés sur l’endroit de rêve : lieu insolite, loin de tout rappel au travail, à juste quelques heures de chez nous, plage céleste sans baigneurs, bungalow toutes commodités isolé de tous, au beau milieu de la nature sauvage, proche des voies de communication, le silence de la forêt et la liaison wi-fi, sans montre au poignet, le portable dans la poche, évidemment sur« silence », quitte à le regarder deux fois l’heure juste pour savoir si nous sommes capables de deviner l’heure en nous basant sur le soleil et les ombres, montagne déserte avec un chemin bien signalé, l’aventure d’une nuit à la belle étoile aux pieds d’un glacier d’où l’on peut appeler les secours aériens, bref, le meilleur lieu touristique sans... les touristes.
Un détail va nous tracasser : le nombre d’étoiles du logement. Une et deux étoiles, on laisse tomber. Trois, c’est le nombre d’étoiles pendant les mois où l’ony va pour le travail. Les quatre étoiles sont pour les affaires.
Finalement, tant qu’à faire, on l’a bien mérité (encore un petit reste de culpabilité judéo-chrétienne), allons pour un cinq étoiles : tu arrives, voilà le voiturier ; à peine descendu de ta 500, voici le portier qui offre de porter la valise lourde du maillot de bain et des sandales qu’elle contient, plus la brosse à dents.
Tapis rouge, au moins au rez-de-chaussée et le premier escalier, après...
La chambre énorme, avec grand lit, king size ; petite table basse, deux fauteuils, l’inéluctable écran plat à tout faire ou tout voir. Un petit bureau au cas où tu veux consulter, sans lui donner de l’importance, le cours des actions ; un saladier sans salade mais rempli de fruits, un plus exotique que l’autre : un vrai dépaysement.
Le code du wi-fi négligemment laissé, presque par hasard, entre un prospectus de la région avec plage, forêt, montagne, comme désiré et un autre vantant les privilèges de cette chaîne d’hôtels de luxe proche du développement durable, respectueuse de l’agriculture mondiale. La preuve ? Elle propose une confiture « fair trade » au petit déjeuner.
Et le top : posés sur les coussins, deux chocolats qui accompagnent, ou l’inverse ?, le billet de bienvenue signé soit par le directeur général de l’hôtel que vous pouvez contacter à tout moment du jour et de la nuit pour toute requête ou imprévu, soit signé par la femme de chambre qui espère que vous trouviez la chambre si propre quevous n’osez pas marcher pieds nus par crainte de laisser une trace.
Last but not least, le téléphone de la réception. Pas le temps de décrocher qu’une voix posée vous demande : « Que puis-je faire pour vous ? »
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Agence de voyages pour les traditionnels, internet pour les plus speedy, nousavons les yeux rivés sur l’endroit de rêve : lieu insolite, loin de tout rappel au travail, à juste quelques heures de chez nous, plage céleste sans baigneurs, bungalow toutes commodités isolé de tous, au beau milieu de la nature sauvage, proche des voies de communication, le silence de la forêt et la liaison wi-fi, sans montre au poignet, le portable dans la poche, évidemment sur« silence », quitte à le regarder deux fois l’heure juste pour savoir si nous sommes capables de deviner l’heure en nous basant sur le soleil et les ombres, montagne déserte avec un chemin bien signalé, l’aventure d’une nuit à la belle étoile aux pieds d’un glacier d’où l’on peut appeler les secours aériens, bref, le meilleur lieu touristique sans... les touristes.
Un détail va nous tracasser : le nombre d’étoiles du logement. Une et deux étoiles, on laisse tomber. Trois, c’est le nombre d’étoiles pendant les mois où l’ony va pour le travail. Les quatre étoiles sont pour les affaires.
Finalement, tant qu’à faire, on l’a bien mérité (encore un petit reste de culpabilité judéo-chrétienne), allons pour un cinq étoiles : tu arrives, voilà le voiturier ; à peine descendu de ta 500, voici le portier qui offre de porter la valise lourde du maillot de bain et des sandales qu’elle contient, plus la brosse à dents.
Tapis rouge, au moins au rez-de-chaussée et le premier escalier, après...
La chambre énorme, avec grand lit, king size ; petite table basse, deux fauteuils, l’inéluctable écran plat à tout faire ou tout voir. Un petit bureau au cas où tu veux consulter, sans lui donner de l’importance, le cours des actions ; un saladier sans salade mais rempli de fruits, un plus exotique que l’autre : un vrai dépaysement.
Le code du wi-fi négligemment laissé, presque par hasard, entre un prospectus de la région avec plage, forêt, montagne, comme désiré et un autre vantant les privilèges de cette chaîne d’hôtels de luxe proche du développement durable, respectueuse de l’agriculture mondiale. La preuve ? Elle propose une confiture « fair trade » au petit déjeuner.
Et le top : posés sur les coussins, deux chocolats qui accompagnent, ou l’inverse ?, le billet de bienvenue signé soit par le directeur général de l’hôtel que vous pouvez contacter à tout moment du jour et de la nuit pour toute requête ou imprévu, soit signé par la femme de chambre qui espère que vous trouviez la chambre si propre quevous n’osez pas marcher pieds nus par crainte de laisser une trace.
Last but not least, le téléphone de la réception. Pas le temps de décrocher qu’une voix posée vous demande : « Que puis-je faire pour vous ? »
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Hypnose et Thérapies Brèves n°38 Edito du Dr Thierry SERVILLAT, Rédacteur en Chef
MONDIALE. L’hypnose, une pratique mondiale.
Nos yeux sont maintenant rivés sur Paris, sur ses aéroports et ses gares d’où vont arriver dans quelques semaines nos collègues du monde entier. Dame Tour Eiffel, redessinée par Jean-Michel Hérin, va devenir l’emblème de l’hypnose pendant 4 jours. Un bien beau symbole que cet exploit que Gustave, son concepteur, réussit après avoir mené pendant plusieurs années une intense campagne de communication pour susciter l’adhésion - au début très hypothétique - des décideurs et du grand public.
OHM. organisme hypnotiquement modifié. Dr Patrick Bellet
Ou comment réparer et cicatriser les blessures « En voilà une idée. Encore un de ces titres accrocheurs pour attirer l’attention ! » C’est ce que me disait un stagiaire lorsque nous évoquions les modifications sensorielles et trophiques en relation avec des suggestions hypnotiques. Il remarquait, critique, que la forme, le nom donné conférait la propriété suggérée au sujet auquel elle s’appliquait.
Conduites addictives (tabac, alcool) : l'hypnose à la rescousse
Longtemps sous- estimée, l’utilité de l’hypnose en addictologie apparaît de plus en plus évidente et attire l’attention des acteurs de santé publique. Le concept d’addiction se définit par un état dans lequel tout le comportement se focalise sur la production d’une satisfaction (et la disparition de sensation aversive), avec une incapacité de le maîtriser et son maintien en dépit des conséquences délétères. Il regroupe les addictions aux substances et les addictions comportementales.
Modeler le lien : massage et hypnose en suicidologie
Lorsque l’envie de vivre s’est échappée, mais que la vie est encore là après un échec à la supprimer, des pratiques innovantes sont les bienvenues pour frayer un chemin possible pour et avec le patient qui n’a plus, ou presque plus, l’espoir. Dans notre pratique d’hypnothérapeute, massothérapeute et de psychologue clinicienne en centre de prévention, nous travaillons à l’accompagnement des personnes ayant commis une tentative de suicide.
Comment aggraver ? Pour améliorer paradoxalement
Dans la tradition de l’école de Palo Alto, la nouvelle génération des thérapeutes stratégiques approfondit et nuance les approches de leurs maîtres fondateurs. Jusqu’à notre prochaine rencontre, je vais vous demander, chaque jour, de vous poser plusieurs fois la question suivante : « Que pourrais-je faire activement pour faire empirer ma situation ? Que devrais-je dire (ou ne pas dire), faire (ou ne pas faire), penser (ou ne pas penser), si je voulais volontairement augmenter mes problèmes, aggraver mon mal-être ? »
74 jours en canoë : le périple d'Erickson
Le voyage en canoë qui élargit la conscience du jeune Erickson, pavant le chemin pour ses futures stratégies thérapeutiques.Vingt-quatre mois après s’être rétabli d’un épisode sévère et prolongé de poliomyélite, encore à peine capable de se passer de béquilles, le jeune Milton Hyland Erickson, 21 ans, entreprit un voyage qui élargit significativement sa perspective sur la vie et influença grandement son travail à l’âge adulte en tant que médecin et hypnothérapeute.
Nourritures. Dr Thierry Servillat
Corine Pelluchon, Les nourritures. Philosophie du corps politique, L’Ordre philosophique, Seuil, Paris, 2015. La lecture de ce livre est un délice. Et ce pour plusieurs raisons : d’abord les propos de Corine Pelluchon, professeure de philosophie à l’université de Franche-Comté, spécialiste en éthique médicale et biomédicale, sont pleinement orientés vers la vie. Ayant déjà travaillé sur la vulnérabilité (L’autonomie brisée. Bioéthique et philosophie, 2009 ; La raison du sensible. Entretiens autour de la bioéthique, 2009.
Conséquences d’un Si.
Il y a quelques mois, au cours d’un dîner, un ami me lance : « Et toi ? Tu ne viendrais pas sauter en parachute avec moi ?» (Sachant très bien qu’il s’adressait à la personne pour laquelle, d’ordinaire, un dos d’âne pris sans trop de précaution créait déjà des sensations vertigineuses!) Sans que je m’y attende, ma bouche articule un mot franc et intelligible : « Si.» A la surprise générale, ainsi qu’à la mienne, je dois l’avouer, je réponds par l’affirmative à cette demande aussi inattendue, que définitive.
La main froide du sage-femme
Suture sous hypnose en maternité. Par cet article je souhaite partager avec vous l’histoire d’un accouchement sous hypnose. Cette histoire pourrait aussi s’intituler « L’accouchement surprise ». Nelly est une patiente de 29 ans, primipare sans antécédents particuliers. Le couple a choisi d’être suivi par un intervenant unique pendant toute la grossesse, y compris pendant l’accouchement, c’est ce qu’on appelle le « suivi global ».
Un amour bouleversant
Tout a commencé il y a cinq ans… Ou peut-être plus. Après un parcours « traditionnel » de pratique de la kinésithérapie, je décidais de partir en quête d’une technique liant le corps et l’esprit. Alors tout naturellement je me suis adressé à l’IMELyon pour intégrer le cycle I de cette formation en hypnose éricksonienne. Plein d’attente, d’interrogations, mes sens étaient en éveil.
MONDIALE. L’hypnose, une pratique mondiale.
Nos yeux sont maintenant rivés sur Paris, sur ses aéroports et ses gares d’où vont arriver dans quelques semaines nos collègues du monde entier. Dame Tour Eiffel, redessinée par Jean-Michel Hérin, va devenir l’emblème de l’hypnose pendant 4 jours. Un bien beau symbole que cet exploit que Gustave, son concepteur, réussit après avoir mené pendant plusieurs années une intense campagne de communication pour susciter l’adhésion - au début très hypothétique - des décideurs et du grand public.
OHM. organisme hypnotiquement modifié. Dr Patrick Bellet
Ou comment réparer et cicatriser les blessures « En voilà une idée. Encore un de ces titres accrocheurs pour attirer l’attention ! » C’est ce que me disait un stagiaire lorsque nous évoquions les modifications sensorielles et trophiques en relation avec des suggestions hypnotiques. Il remarquait, critique, que la forme, le nom donné conférait la propriété suggérée au sujet auquel elle s’appliquait.
Conduites addictives (tabac, alcool) : l'hypnose à la rescousse
Longtemps sous- estimée, l’utilité de l’hypnose en addictologie apparaît de plus en plus évidente et attire l’attention des acteurs de santé publique. Le concept d’addiction se définit par un état dans lequel tout le comportement se focalise sur la production d’une satisfaction (et la disparition de sensation aversive), avec une incapacité de le maîtriser et son maintien en dépit des conséquences délétères. Il regroupe les addictions aux substances et les addictions comportementales.
Modeler le lien : massage et hypnose en suicidologie
Lorsque l’envie de vivre s’est échappée, mais que la vie est encore là après un échec à la supprimer, des pratiques innovantes sont les bienvenues pour frayer un chemin possible pour et avec le patient qui n’a plus, ou presque plus, l’espoir. Dans notre pratique d’hypnothérapeute, massothérapeute et de psychologue clinicienne en centre de prévention, nous travaillons à l’accompagnement des personnes ayant commis une tentative de suicide.
Comment aggraver ? Pour améliorer paradoxalement
Dans la tradition de l’école de Palo Alto, la nouvelle génération des thérapeutes stratégiques approfondit et nuance les approches de leurs maîtres fondateurs. Jusqu’à notre prochaine rencontre, je vais vous demander, chaque jour, de vous poser plusieurs fois la question suivante : « Que pourrais-je faire activement pour faire empirer ma situation ? Que devrais-je dire (ou ne pas dire), faire (ou ne pas faire), penser (ou ne pas penser), si je voulais volontairement augmenter mes problèmes, aggraver mon mal-être ? »
74 jours en canoë : le périple d'Erickson
Le voyage en canoë qui élargit la conscience du jeune Erickson, pavant le chemin pour ses futures stratégies thérapeutiques.Vingt-quatre mois après s’être rétabli d’un épisode sévère et prolongé de poliomyélite, encore à peine capable de se passer de béquilles, le jeune Milton Hyland Erickson, 21 ans, entreprit un voyage qui élargit significativement sa perspective sur la vie et influença grandement son travail à l’âge adulte en tant que médecin et hypnothérapeute.
Nourritures. Dr Thierry Servillat
Corine Pelluchon, Les nourritures. Philosophie du corps politique, L’Ordre philosophique, Seuil, Paris, 2015. La lecture de ce livre est un délice. Et ce pour plusieurs raisons : d’abord les propos de Corine Pelluchon, professeure de philosophie à l’université de Franche-Comté, spécialiste en éthique médicale et biomédicale, sont pleinement orientés vers la vie. Ayant déjà travaillé sur la vulnérabilité (L’autonomie brisée. Bioéthique et philosophie, 2009 ; La raison du sensible. Entretiens autour de la bioéthique, 2009.
Conséquences d’un Si.
Il y a quelques mois, au cours d’un dîner, un ami me lance : « Et toi ? Tu ne viendrais pas sauter en parachute avec moi ?» (Sachant très bien qu’il s’adressait à la personne pour laquelle, d’ordinaire, un dos d’âne pris sans trop de précaution créait déjà des sensations vertigineuses!) Sans que je m’y attende, ma bouche articule un mot franc et intelligible : « Si.» A la surprise générale, ainsi qu’à la mienne, je dois l’avouer, je réponds par l’affirmative à cette demande aussi inattendue, que définitive.
La main froide du sage-femme
Suture sous hypnose en maternité. Par cet article je souhaite partager avec vous l’histoire d’un accouchement sous hypnose. Cette histoire pourrait aussi s’intituler « L’accouchement surprise ». Nelly est une patiente de 29 ans, primipare sans antécédents particuliers. Le couple a choisi d’être suivi par un intervenant unique pendant toute la grossesse, y compris pendant l’accouchement, c’est ce qu’on appelle le « suivi global ».
Un amour bouleversant
Tout a commencé il y a cinq ans… Ou peut-être plus. Après un parcours « traditionnel » de pratique de la kinésithérapie, je décidais de partir en quête d’une technique liant le corps et l’esprit. Alors tout naturellement je me suis adressé à l’IMELyon pour intégrer le cycle I de cette formation en hypnose éricksonienne. Plein d’attente, d’interrogations, mes sens étaient en éveil.