Hypnose Ericksonienne


Formation Hypnose à Paris
Hypnose Ericksonienne, Médicale et Thérapeutique. Thérapies Brèves, EMDR. Formations en Hypnose, Formation en EMDR, Thérapeute des Instituts Milton Erickson à Paris, Marseille, Bordeaux, Nancy

« Prenez place ». Dr Stefano Colombo, Revue Hypnose et Thérapies brèves 45




Avec les chaleurs de l’été, je ne me le fais pas dire deux fois. Je n’ai même pas besoin d’y foncer, je suis déjà à l’entrée de mon marchand de glaces avec toute la patience nécessaire pour supporter avec sérénité la queue qui s’est formée devant son comptoir. Ses glaces sont excellentes, distribuées dans, sur et presqu’autour du cornet. Seule ma langue frémit d’impatience. Elle attend ce fatidique instant de la première caresse sur la vague glacée qui tend de lui résister et se laisse aller, plus vite que prévu, dans les bras des papilles gustatives en pleine excitation.

La suite est plus acrobatique : entre la goutte au chocolat qui menace de tomber sur la chemise et celle à la vanille qui pointe vers le rebord des pantalons, le choix est cornélien. L’amour du chocolat précipitera la vanille dans l’abîme tissulaire, l’amour de la vanille sera vengé par le chocolat qui séchera misérablement sur un autre bout de tissu.

Si l’attention reste focalisée sur ce moment dramatique sans solution, les centaines de gouttes restantes qui bouillonnent, pas trop, pour être les prochaines sur l’enceinte du cornet tels de valeureux soldats prêts à donner leur vie pour leur reine Dégouline, ces gouttes vont se métamorphoser en poison du plaisir, capables de transformer chaque caresse en piques sur la langue, en hallebardes en les gencives, en dards dans le palais, en javelots entre les dents. Les débris finaux du cornet seront les ruines qui témoigneront, pour l’histoire, de la violence de la bataille.

Si, par contre, la transe arrive à faire sentir la légèreté des mouvements de la langue, tels le saut du danseur et la souplesse de cette même langue que le trapéziste du cirque convoite toute sa vie, alors l’acrobatie virevolte d’une goutte à l’autre, d’un bord à l’autre du cornet.

Le plaisir ne sera qu’intensifié.

Erotique tout cela ? Et alors ? Finalement une glace...

Oh ! Mamma mia ! Il n’est pas du tout question, ici, de glace mais de place.



Oubliez tout ce que vous venez de lire. Passez l’éponge sur le tableau blanc ou noir de votre mémoire, faites un « reset » de votre mémoire numérique.

Prenez une feuille blanche et laissez s’écouler les prochaines lettres tels des pétales d’une fleur amenés par une légère brise rafraîchissante.



« Prenez place » – combien de fois l’avons-nous déjà dit ? L’avocat à son client, le garagiste à son acheteur potentiel, l’architecte au couple venu pour la maison de rêve, le médecin, que nous sommes, à son patient.

Avec quelle intention disons-nous cela ?

La meilleure, voyons ! Déjà la politesse, ensuite le respect.

En êtes-vous sûr ?

« Prenez place » : verbe : prendre ; temps : impératif.

« Impératif » : qui exprime un ordre.

Voici donc notre patient obligé, contraint à une action voulue et décidée par le médecin.

Il vient d’arriver au cabinet avec sa douleur, son émotion qu’il ne connaît pas et le fait d’autant plus souffrir, passe chez la secrétaire qui le décortique en nom, prénom, date de naissance et, surtout, numéro de la Sécu, il est désireux et anxieux à la fois de connaître son nouveau médecin, il se répète en refrain : va-t-il m’écouter ? aura-t-il un peu de temps pour moi ? sera-t-il patient (!), si je ne sais pas très bien ce qui m’arrive, si je bafouille, si j’éclate en larmes ?

Il se sent titubant, plein de confiance et de crainte à la fois. Il attend une main qui s’offre à lui, qui l’invite à une agape où plaintes, douleurs et tourments trouvent la goutte d’huile lénifiante, apaisant le mal-être, au moins un instant.

Coincé entre sa maladie et l’entourage, entre le trouble et le travail, entre la rage et le désespoir, entre lui et soi-même, le voici dans la quête d’un espace qui, peut-être, il n’a jamais eu.

Et que s’entend-il dire ?

« Prenez place » !

Un ordre, une sommation, une injonction.

STEFANO COLOMBO : Médecin psychiatre, hypnothérapeute, psychologue diplômé consultant à la Faculté de Médecine de Genève (enseignement et supervision). Enseigne l’hypnose ericksonienne et la thérapie cognitive en France, Belgique, Suisse et Italie. Conférencier.


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Le carnet de bord : un outil pour provoquer le changement ?
Où le patient-capitaine note ses étapes, les changements. Jusqu’à notre prochaine rencontre, je vais vous demander de vous munir d’un petit carnet, que vous devrez garder sur vous en permanence, où que vous soyez. A chaque fois que votre problème commencera à se manifester, vous sortirez immédiatement votre carnet et vous noterez tout ce qui se passe, en suivant scrupuleusement les instructions qui y figurent, dans les moindres détails.


Soin de la dépression. La Maison du MOI. Carlos Manuel P. Castro
L’auteur présente son travail avec les personnes déprimées et la façon dont il combine des tâches de différentes natures : reprise de contacts sociaux, du mouvement, ouverture aux parfums. Il partage ici le script qu’il utilise souvent dans la phase initiale de son travail avec les personnes déprimées.


Hypnose: Au service de nos grands aînés. Dr Marie Floccia et Fabienne Bidalon
Partir au bal ? Pourquoi pas ? L’hypnose, définie par Milton Erickson comme « une relation pleine de vie qui a lieu dans une personne et qui est suscitée par la chaleur d’une autre personne », a toute sa place auprès de la population âgée. En effet, le quotidien de la médecine gériatrique est grevé de polymédication et d’iatrogénie poussant le soignant à chercher des solutions non médicamenteuses mais aussi des solutions plus humaines et moins techniques.


Une Note. Selon François Roustang. Sylvie Le Pelletier
Une Note, c’est ainsi que ce billet sera nommé. Une note, comme une note de musique ; la musique, essentielle à François Roustang, porte les silences et les mesures, les harmonies et les dysharmonies, telle, aime-t-il à citer après d’autres, la « musique des astres ». L’harmonie avant toutes choses. En effet, c’est ici la première note qui ouvre au travail de François Roustang.


En cancérologie. Dr Lauriane Bordenave
Cancérologie, Oncologie : je ne sais pas vraiment quel mot utiliser. Dans Cancer, on entend Hippocrate qui compare la maladie à une bête rampante comme le crabe ou le chancre. Dans Oncologie, on entend quelque chose d’un peu plus neutre, d’un peu moins maléfique, la science des tumeurs. Dans l’un comme dans l’autre, se dessine quelque chose d’innommable qui grossit dans le corps et met la vie en danger de manière indicible.


Écouter les mots. Anne-Sophie Bounié
Lorsque les patients suivis en oncologie parlent du cancer, des traitements et de leurs effets secondaires, ils utilisent souvent les mêmes expressions. Plus que de simples tournures de phrase, elles renseignent l’hypnothérapeute sur les représentations du patient et sur les efforts d’adaptation qu’il déploie pour faire face à l’intrusion du cancer, de ses traitements et de leurs effets indésirables dans sa vie.


Cancer, stress et hypnothérapie. Dr Fabrice Lakdja
Comment vivre avec la vulnérabilité et la fragilité engendrées par l’épreuve du cancer ? Darwin prétendait-il avec raison que les espèces qui survivront ne seront ni les plus fortes ni les plus intelligentes mais celles qui sauront s’adapter ? Le contexte de la maladie oncologique ne correspond-il pas à une situation particulière pour laquelle l’adaptation est nécessaire pour s’assurer la meilleure qualité de vie possible voire la survie ?


Hypnose et anesthésie : « Dormez, je le veux ? ». Dr Aurore Marcou
Bouleversement des repères, séisme personnel, familial et social, le cancer est une épreuve de vie. Une épreuve qui nous fait percevoir notre vulnérabilité, notre finitude, de plein fouet. Comment pouvons-nous aider, nous, soignants de passage, sur un tel chemin ? Quelle légitimité avons-nous, nous qui sommes souvent naïfs de toute épreuve ? Comment prendre soin de l’autre dans son entier quand nous n’avons appris qu’à ausculter les corps ?


Un abandon. Par Vanessa C., une patiente
Je vis l’hypnose comme un abandon. Un abandon de moi, un abandon de la maladie, un abandon total. Durant ces quelques minutes précieuses pendant lesquelles je suis dans cet état second, je ressens un véritable relâchement du corps et de l’esprit. Pour ce faire, il faut à mon sens deux composantes essentielles. La première étant bien évidemment d’être réceptif à cette pratique. Ce qui n’est pas forcément évident pour tout le monde.



Le point de vue de la guérison. Dr Adrian Chaboche
Chers lecteurs, certains patients nous exposent à des situations parfois bien singulières. Si votre souvenir vous porte au précédent numéro, « L’odeur de la guérison » vous aura peut-être surpris, dérangé, ou fait rire. Tout à la fois peut-être aussi. Je vous rappelle que vous pouvez interagir entre chaque numéro en adressant à la rédaction ou à l’adresse mail de votre auteur vos remarques, questions, et, surtout, expériences personnelles que nous pourrons publier.


L’entretien d’explicitation. Dr Dina Roberts
Comment améliorer l’étude de l’hypnose ? Il semble indispensable de développer des recherches qualitatives pour décrire la façon dont les patients vivent la séance d’hypnose. L’entretien d’explicitation pourrait être une aide pour recueillir le vécu subjectif des sujets. L’entretien d’explicitation est éclairant à la fois par ses outils pratiques et par la démarche même qui a guidé son élaboration.


Entretien du Dr Patrick Bellet par le Dr Gérard Fitoussi
Bonjour Patrick, quel a été ton parcours personnel avant que tu ne t’intéresses à l’hypnose ? 
Patrick Bellet : Mon intérêt pour l’hypnose remonte à l’âge de 12-13 ans lorsque, par hasard, j’ai découvert dans la revue Planète à la fois l’existence de l’acupuncture et de l’hypnose. Intéressé par les sciences naturelles en général, cette lecture m’orientera vers des études médicales qui elles-mêmes, d’évidence (!), prendront conjointement la forme de l’acupuncture et de l’hypnose.


Livres en bouche. Dr Julien Betbèze
Yves Gros-Louis, psychologue canadien et Huron-Wendat, nous permet de découvrir le lien entre la sagesse des premiers Indiens d’Amérique et l’approche centrée solution. Chez ce psychologue spécialisé en toxicomanie, la découverte en 1994 de l’approche brève orientée vers les solutions fut un électrochoc. Les rencontres avec ses clients sont devenues très agréables et détendues.


La Corse sous Hypnose. Dr Marc Galy
Les 26 et 27 mai dernier, le 11e Colloque de L’AFEHM a eu lieu en Corse. Premier congrès consacré à l’hypnose dans l’Ile de Beauté. Pour cela, Jean-Marc Benhaeim avait choisi des thèmes centraux : la présence, l’expérience, le silence. Nous étions une centaine de soignants de spécialités et d’orientations diverses. Les temps d’échanges furent nombreux.


Rééducation, douleur, anesthésie. Dr Adrian Chaboche et Dr Lauriane Bordenave
Associer l’hypnose, kinésithérapie et MEOPA (gaz utilisé pour obtenir une sédation légère, courte et sans perte de conscience) améliore significativement la prise en charge du syndrome douloureux régional complexe de type 1 (SDRC, anciennement algoneurodystrophie) de la main et du poignet.


Lettre ouverte à Madame la Ministre des Solidarités et de la Santé
Après un avis défavorable de l’ANDPC sur l’enseignement de l’hypnose aux infirmiers et un nouveau dénigrement de l’hypnose médicale dans un article du Quotidien du Médecin du 30 mai dernier, le Dr Frédérique Honoré, présidente de l’Institut Milton Erickson de Biarritz, a écrit une lettre ouverte à Madame Agnès Buzyn, Ministre des Solidarités et de la Santé.

Rédigé le 23/03/2018 à 01:49 | Lu 810 fois modifié le 25/03/2018

Laurent GROSS
- Vice-Président de France EMDR-IMO - Formateur en Hypnose Médicale, Ericksonienne et EMDR - IMO au... En savoir plus sur cet auteur





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